CHIRURGIE BARIATRIQUE-CHIRURGIE DE SURVIE ?

Samedi 30 mai 2015

Chirurgie bariatrique chirurgie de survie : vision d’un corps « Lego Â»

 

 

La chirurgie bariatrique  peut elle être considérée comme une  chirurgie de survie, puisqu’il s’agit d’une chirurgie qui s’adresse à des personnes souffrant d’obésité dite morbide ?

Cette technique lourde, est réservée aux sujets souffrants d'obésité majeure, qui sont en échec suite à de différentes tentatives de régimes amaigrissants.

« Echec Â», est le terme consacré.

Cette technique est donc utilisée face à un corps qui résiste, qui est en échec et, qui met les professionnels en échec.

Mais de quel échec s’agit-il ? Manque de réussite à quoi ? De quelle défaite s’agit-il ?

De celle de son combat face à son hérédité, sa filiation, sa volonté ?

Elle est proposée à un sujet qui n’arrive pas à maigrir, à perdre du poids et qui risque d’avoir de graves problèmes de santé, voir d’en mourir. Or ce que l’on entend souvent, c’est qu’il est responsable de son état, qu’il n’a aucune volonté, qu’il se laisse aller. Le moindre aliment qu’il porte à sa bouche est perçu, par les autres comme honteux !

Or quand est-il ? L’hérédité est-elle une fatalité ?

Le sujet n’est pas obligatoirement coupable, ni responsable de ce qu’on lui a transmis, mais il est responsable de ce qu’il en fait.

Or une fois posée le constat de l’hérédité, le sujet en fait quoi ? Sa souffrance, est-elle prise en compte ? Peut-il avoir une action sur sa façon de vivre, de se nourrir au quotidien ?

 

L’obésité, met en lumière, un dysfonctionnement d’une fonction centrale : celui du rapport de l’homme avec l’alimentation. Mais, qu’est-ce qui dysfonctionne ?

La nourriture semble avoir envahie non seulement le corps du sujet mais, tout son espace psychique. Il ne pense qu’à ça ! Le problème du sujet:

Sa profonde souffrance: c’est cette aliénation à cet objet : la nourriture, à cette fonction : manger ou ne pas manger ? Mettre quelque chose dans sa bouche ou pas ? Être dans ce désir ou pas ? Subir cette pulsion ou pas ?

 

Cette obésité morbide pose la question de cette morbidité, de quoi est-il question ?

D’un sujet qui peut mourir d’être trop gros. D’une difficulté à être au sein de sa famille ainsi qu’au sein de la société.

La nourriture ne semble qu’un objet que le sujet utilise, comme palliatif à toutes les tentions qu’il subit, avec beaucoup de souffrance, comme une stratégie à vivre, à survivre.

Mais qu’est qui ne veut ou ne peut fonctionner ? Qu’est-il arrivé pour que le sujet soit dans cette douloureuse emprise ?

Ce que l’on peut entendre chez ces sujets, qui présentent une obésité, quand ils se permettent de s’exprimer, c’est le débordement d’une émotion qui n’a jamais pu advenir, mêlée de douleur, de colère, de haine et d’amour.

 

Que répond la société face à une obésité morbide?

Vivre ou laisser mourir, intervenir chirurgicalement ?

Les progrès de la médecine sauvent des vies, réparent, soulagent, apportent un mieux être aux êtres vivants. Face à ces personnes, cette chirurgie  nous renvoie à la question de la vie et de la mort dans nos sociétés modernes. Qu’en est-il du rapport de la clinique, du soin avec la culture ? Cette clinique chirurgicale comme toute clinique nous interroge sur notre culture.

Culture aussi dans cette chirurgie qui donne une réponse à un échec, qui remplie un vide. Ne pas arriver à maigrir, à faire maigrir. Alors on va démonter le lego, on coupe, on raboute, on court-circuite, puis on le remonte! Mais qu’en est-il de la circulation ? Que répondent et proposent les professionnels ? Quels accompagnements ? 

 Le corps ne digère plus, ne garde plus les aliments comme avant, la transformation est radicale, alors c’est une réussite ? Qu’avons nous voulu maîtriser ? Que cela soit les sujets souffrants et les professionnels ? L’immaîtrisable ? D’un mieux à être recherché, ne va-t-on pas trouvé une contrainte d’y être ?

 

 Ce questionnement provient de préoccupations communes qu’ont des diététiciens et des psychologues, qui ont crée le groupe D.E.P.A.R.T, aux regards  de leurs pratiques. Non on ne peut juste répondre aux individus souffrant de surpoids, d’obésité et de troubles du comportement alimentaires par des régimes, des opérations, des médicaments, il nous faut penser et panser autrement.

Être dans leurs accompagnements.

 

                        D. E .P .A. R. T.

(Diététicien, Enfant, Psychologue, Alimentation, Recherche, Trousseau)

Elle s'est donnée pour engagements :

 

-     de promouvoir un travail clinique concernant les conduites alimentaires de l’enfant et de l’adolescent, s’articulant entre les diététiciens et les psychologues, membres de cette Association.

-     d'encourager toute collaboration entre chercheurs et praticiens de ville et en institution.

-     d'intervenir dans des institutions selon les demandes techniques spécifiques.

-     de réaliser des formations par le groupe ou par un membre mandaté par le groupe

-     d'entretenir des relations privilégiées avec les Universités,

 

Extrait de la journée, du colloque du 18 juin 2013 à l’hôpital 

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